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Craig Rodwell n’est peut-être pas aussi connu que d’autres figures du mouvement LGBTQIA+, mais son rôle dans la lutte pour les droits des personnes queer est fondamental. Activiste dès les années 1960, il a été l’un des principaux instigateurs des émeutes de Stonewall en 1969, moment charnière de la lutte pour les
droits LGBTQIA+. Fondateur de la première librairie LGBTQIA+ des États-Unis, la
Oscar Wilde Memorial Bookshop, et militant infatigable, Rodwell a structuré le mouvement et
posé les bases des Marches des fiertés. Aujourd’hui, alors que l’extrême droite et l’intégrisme religieux gagnent du terrain, son combat reste plus que jamais d’actualité.

Craig Rodwell : Un pionnier de la lutte LGBTQIA+
Un engagement précoce pour les droits LGBTQIA+
Né en 1940 à Chicago, Craig Rodwell prend conscience de son homosexualité très tôt. Dans une Amérique encore profondément homophobe, il rejoint la Mattachine Society, l’une des premières organisations de défense des homosexuels aux États-Unis. Mais il trouve cette organisation trop modérée et conformiste. Dès le début des années 1960, il milite pour une approche plus radicale, affirmant que les homosexuels doivent revendiquer leur identité avec fierté au lieu de chercher à se conformer aux normes hétérosexuelles.
En 1967, il ouvre à New York la Oscar Wilde Memorial Bookshop, la première librairie exclusivement consacrée à la littérature LGBTQIA+. Cet espace devient un lieu de rencontre et d’organisation pour les militants.
Stonewall : Un catalyseur du militantisme LGBTQIA+
Le 28 juin 1969, le
Stonewall Inn, un bar gay de New York, est attaqué par la police dans une descente violente, comme c’était courant à l’époque. Mais cette fois,
les clients et les habitants du quartier résistent. Rodwell, qui avait déjà dénoncé les liens entre la police et la mafia qui exploitait ces bars, joue un rôle crucial en alertant la presse et en incitant les émeutiers à poursuivre la lutte dans les jours suivants.

Ces événements marquent le début du militantisme LGBTQIA+ moderne. Rodwell contribue ensuite à l’organisation des premières Marches des fiertés, notamment celle de 1970 à New York, qui devient un modèle pour les Gay Pride du monde entier.
Un héritage toujours vivant : la lutte contre les extrémismes
Si Craig Rodwell était encore vivant aujourd’hui, il dénoncerait sans aucun doute avec virulence la montée de l’extrême droite et de l’intégrisme religieux qui menacent les droits LGBTQIA+ partout dans le monde.
Les dangers de l’extrême droite et de l’intégrisme religieux
Aux États-Unis, de nombreux États adoptent des lois anti-LGBTQIA+ sous l’influence de la droite religieuse. La Floride, sous l’impulsion de gouverneurs conservateurs, a adopté des lois comme le "Don’t Say Gay", limitant l’éducation sur les questions LGBTQIA+ dans les écoles. D’autres États interdisent les soins médicaux pour les jeunes transgenres, tandis que des groupes religieux et conservateurs mènent des campagnes contre les drag queens et la culture queer en général.
En Europe, des partis d’extrême droite, comme le Rassemblement National en France, Vox en Espagne ou Fratelli d'Italia en Italie, propagent une rhétorique hostile aux droits LGBTQIA+. La Pologne et la Hongrie ont adopté des lois restreignant la liberté d’expression sur les questions de genre et d’orientation sexuelle, allant jusqu’à interdire la "propagande LGBT" dans les écoles et les médias.
En Afrique, l’influence de groupes évangéliques américains et la montée de l’intégrisme religieux aggravent la situation. L’Ouganda a adopté en 2023 l’une des lois les plus répressives au monde,
punissant l’homosexualité de la peine de mort. D’autres pays comme la Tanzanie, le Nigeria ou le Ghana durcissent également leur législation sous la pression des extrémistes religieux.

La persécution des personnes LGBTQIA+ à travers le monde
Plusieurs pays criminalisent encore l’homosexualité et la transidentité, souvent sous prétexte de défendre des "valeurs traditionnelles" ou religieuses :
- Ouganda : peine de mort pour certaines relations homosexuelles.
- Nigeria : 14 ans de prison et peine de mort dans certaines régions sous la charia.
- Arabie Saoudite : peine de mort pour l’homosexualité.
- Iran : exécutions régulières de personnes LGBTQIA+.
- Afghanistan (depuis le retour des Talibans) : peines de mort ou d’emprisonnement.
- Russie : lois répressives contre la "propagande LGBT", arrestations et violences fréquentes.
Pourquoi le combat de Craig Rodwell est toujours essentiel aujourd’hui
Craig Rodwell croyait en une visibilité affirmée des personnes LGBTQIA+. Il aurait été en première ligne pour dénoncer ces répressions et appeler à une solidarité internationale. Son engagement pour une communauté forte et organisée reste un modèle dans un monde où les droits LGBTQIA+ sont sans cesse remis en cause.
Aujourd’hui, nous devons poursuivre son combat en nous mobilisant contre les lois discriminatoires, en soutenant les réfugiés LGBTQIA+ et en dénonçant la montée des extrêmes. Comme Rodwell l’a montré, la résistance et l’organisation sont les clés pour faire avancer les droits et garantir un avenir où chaque individu pourra vivre librement, sans peur ni oppression.
L’histoire de Craig Rodwell nous rappelle que les acquis ne sont jamais définitifs et que seule une vigilance constante permettra de préserver et d’étendre les droits des personnes LGBTQIA+ dans le monde entier.